C’est signé Rature qui s’y colle pour ce troisième épisode des Gangs de Los Argelès!
Episode précédent: Maryse Cazenave qui cassait des noix s’est fait casser la tête à coup de hache. Mais Maryse n’est pas morte et reste condamnée à vivre avec l’arme du crime dans la tête tandis que l’inspecteur MCKinley ne sait plus ou donner de la sienne!
Episode 3:
En principe, les ennuis s'amoncellent.
Nuit clair-obscur dans les rues du village, la lune facile se contente de jeter ses rayons sur la neige éternelle, tout en haut. On retrouve McKinley adossé au mur d'un bar encore ouvert, plongé dans de sombres pensées. L'inspecteur tire nerveusement sur une cigarette électronique, tant pis pour l'allure impénétrable et filmique : l'affaire Maryse Cazenave s'est envenimée ces derniers jours et un enchevêtrement d'incidents en tout genre a fini par vaincre sa confiance (son arrogance ?) du début.
Deux inquiétudes majeures peuvent être aujourd'hui retenues, on passe sur les maux de ventre qui secouent sporadiquement les tripes de l'inspecteur :
Miraculée, mais trépanée par l'arme du presque crime, la victime déambule n'importe où, hagarde et insaisissable, effrayant, voir brutalisant tous ceux qu'elle croise : la vieille dame a pété les plombs, et plusieurs membres du service psychiatrique de Lannemezan courent après elle, sans succès pour l'instant. Avec ses rollers, sa cape et sa hache dans le ciboulot, elle s'est prise pour un superhéros punk à sa sortie de l'hôpital, mais elle a rapidement basculé dans un état psychotique profond et stationnaire. Ses hurlements de folle furieuse résonnent dans la vallée, les volets se ferment dans l'après-midi, et dire que le tueur du premier épisode traîne encore dans les parages....
Mystérieusement transférés à l'étranger sitôt que se laissait présager une enquête difficile, les policiers ont donc déserté le champ de l'investigation, McKinley se retrouve seul au monde dans cet imbroglio. Un complot d'ampleur internationale s'est tissé dans cette bourgade paumée dans la montagne, et, tandis que quelques fêtards et courageux trinquent encore gaiement au comptoir, des conciliabules s'organisent dans quelques recoins à l'abri des regards. Des silhouettes masquées passent en courant sur le pavé, l'ombre les enveloppe.
McKinley est dans de beaux draps.
À la même heure, on retrouve Maryse, la folle, haletante aux abords du cimetière. Deux ados gothiques sont repartis silencieusement, une demi-heure auparavant, après une messe noire au pied d'une tombe. La fuyarde marmonne entre ses dents, la hache toujours dans la tête :
« Au pied d'un pic, les choses verdissent surtout
Et s'il fallait redescendre plus bas, c'est dans du noir
Entre les murs des villes, qu'il faudrait que je m'installe.
Ode aux foudres, chant du cygne, mon assassin
Arpente les versants, de verdure. »
Affaire à suivre.
La suite au prochain numéro!
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